Sentiers de randonnée en pleine Nature

Depuis juillet, avec Philippe Mahieu nous partagions la même envie de retrouver l'ambiance sévère du Purgatoire découverte pour la randonnée au Rocher du Playnet. Pour raccourcir la marche d'approche, le départ est fixé au Col de la Berche. Au sud de Saint-Martin-en-Vercors, sur la D103 en direction du Col du Rousset, laisser à droite les Baraques-en-Vercors, et après environ 2,5 kilomètres prendre à gauche la direction La Rivière-Chabertière. La route étroite monte vers le sud. Après un lacet, on trouve la route du Col de la Berche à droite. On stationnera au col dans une clairière herbeuse [ 31T 0693952 4980895 ].

Un poteau PDIPR indique le Pas des Bouches. En suivant la direction, nous trouvons bientôt à droite le sentier du Pas de la Chèvre que rien n'indique, ni panneau, ni balisage [ 31T 0694169 4981584 ]. Beau et sauvage, le bon chemin monte jusqu'au pas pour descendre dans la tranquille prairie de Darbounouse. Par le Sud, nous rattrapons le GR91 pour le suivre en direction de la Cabane de Carrette. Croisant les seuls randonneurs de la journée, les sonnailles d'un troupeau de moutons remplaceront bientôt les cris de la famille en train de s'engueuler bruyamment. L'occasion d'une bonne rigolade en pensant aux Randonneurs que les aboiements sourds du patou du berger réfréneront. Le berger pyrénéen s'arrêtera à ma hauteur, reniflera notre odeur avant de rattraper le troupeau – brave chien !

Bien marqué, le chemin du Pré du Rey Blanc se trouve sans difficulté [ 31T 0696992 4983037 ]. Bien tracé, il débouche dans le pré à 1485m. Les sacs à dos posés à terre pour une courte pause, un encas énergétique préviendra les faiblesses à venir. Éloignée de moins d'une centaine de mètre, la ruine de la jasse repérée la dernière fois, est bien visible. Suivant la lisière vers le Sud, nous trouvons les premières marques de peinture bleue qui vont jalonner l'itinéraire. Ignorant tout de son tracé, la direction Sud nous surprend un peu. Mais vers 1510m, le chemin s'oriente au Sud Est pour rattraper la Piste des Charbonniers dans une petite clairière – certainement le meilleur passage pour monter par ici. Jusque là, la couleur des traits bleu délavée par le temps était peu visible. Le balisage est maintenant rafraîchi à l'aide d'un aérosol… Le chemin est bien marqué, mais le balisage rassure dans le dédale de fissures, de crêtes, de dolines escarpées plus ou moins profondes dans lequel il se faufile astucieusement pour éviter les difficultés.

Dans un nouveau détour vers 1690m, il jouxte le bord d'un profond gouffre spectaculaire dont le fond très encaissé est encore enneigé [ 31T 0698280 4981720 ]. Pour contourner les accidents du terrain, le chemin descend souvent trouver la facilité.

Autrefois, le chemin a du être fréquenté et de nombreux murets parfois éboulés témoignent de son importance. Destiné probablement aux convois de mules chargées du précieux charbon de bois, les aménagements se devinent encore quand il franchit ou suit des escarpements rocheux.

Parfois, il emprunte des lapiaz. Les fissures devaient être comblées pour niveler le passage, mais l'infiltrations des eaux et l'érosion ont creusé depuis les fissures dangereuses pour les piétons et pour les mulets, évidement. Observée plus loin, une rampe de blocs empilés confirmerait cette hypothèse.

Vers 1700m, nous sortons de la forêt. Trop éloignée pour être photographiée, une dizaine de chamois monte les pentes du Pas Morta. Ce n'est plus maintenant qu'une sente qui conduit vers le Sud à la bifurcation à une pierre marqué de bleu – à gauche, le sentier descend dans la combe pour grimper vers le pas ; à droite, une maison symbolise la direction de la cabane.

Il est tard et nous préférons abandonner le projet initial. Du Pas Morta, il s'agissait de traverser les crêtes des Rochers de la Peyrouse vers le Sud. Marchant donc vers la cabane, nous tenterons d'atteindre le Pas Étoupe. Le cheminement est complexe. Ce qu'il reste du bleu du balisage est presque invisible. Heureusement, quelque cairns précisent les directions à suivre, confortent les choix faits et lèvent les hésitations.

Le relief du terrain est très complexe. Il faut faire preuve d'astuce pour suivre l'itinéraire qui contourne de profondes failles, suit des canyons, évite les lapiaz difficiles. Les détours finissent de nous désorienter et le GPS est bien utile pour ne pas perdre la direction de la cabane. Enfin comme prévu, nous la trouvons sous le point coté 1726 au coeur d'un champ de Chénopodes Bon Henri [ 31T 0698224 4980787 ].

La carte mentionne seulement les ruines d'une ancienne jasse et nous avons la surprise de trouver une cabane en bois, flambant neuve, équipée d'un panneau solaire et de l'éclairage extérieur ! Elle est fermée, réservée à l'usage du berger de Darbounouse et des gardes du parc. L'heure est bien avancée et nous posons les sacs à dos pour prendre le temps de caler nos estomacs qui réclament.

En visant le Pas Étoupe tout proche, nous quittons le lieu accueillant en cet endroit, particulièrement isolé et sauvage. Pour cela, nous ne descendons pas une combe herbeuse pourtant bien tentante, pour progresser à travers le lapiaz – cernés de fissures parfois problématiques. Nous montons sud-est trouver des pentes herbeuses plus faciles. Improbables, des cairns, quelques traces témoignent du passage d'humains… Arrivés sur un replat vers 1800m, le vallon repéré sur la carte et relevé avec soin pour le GPS est à quelques dizaines de mètres. Il marque le haut de la Draye des Bergers.

La pause déjeuner n'a pas permis la récupération espérée. Confortablement installé sur des pierres, m'abandonnant à la rêverie, j'attendrai le retour de Philippe qui monte au mieux vers les crêtes. Il atteindra avant de descendre me rejoindre le sommet des Rochers de la Peyrouse, 2011m [ 31T 0698931 4979969 ].

Dans le bas du vallon, un cairn marque le départ de la Draye des Bergers. Sur la 1/25000e, le chemin n'est tracé qu'en aval du point 1580, mais c'est un très beau chemin qui dévale déjà le vallon encaissé entre de belles barres rocheuses parfois imposantes. À 1710m, un sentier monte à droite rejoindre très probablement le vallon sous la cabane [ 31T 0698056 4980556 ]. Une fois encore IGN ne mentionne rien, pourquoi ? Éternelle question.

La descente est longue, mais agréable et variée. Monter par là doit être facile et rapide. Une pause au débouché dans la prairie de Darbounouse permet aux pieds déchaussés de s'aérer. Le silence règne toujours sur le paysage bucolique. Le long retour par le Pot du Play et le Bacha de l'Ours, finira de nous fatiguer. Plus éveillé, Philippe remarque le cairn qui marque le départ du sentier qui évite les pistes forestières [ 31T 0694852 4980411 ]. Enfin la voiture ! Le temps de boire une bière à la terrasse d'un café de Saint-Martin-en-Vercors et il faut prendre la route en pensant déjà à d'autres reconnaissances et ascensions.

Carte, documentation et topos

On en parle sur Bivouak.net : La Peyrouse depuis le Col de la Berche, par la piste bleue du Purgatoire (2011m), le topo et le compte-rendu de Philippe Mahieu.
La Piste bleue du Purgatoire, Darbounouse - Purgatoire, et Rochers du Playnet par la piste bleue du Purgatoire, retour par le Grand Pot (1994m), le topo d'Eric VB. Les Dames Blanches, le récit captivant d'une traversée à travers le Purgatoire de JPM.