Avant le développement scientifique de la fin du XVIIe siècle, en particulier en astronomie et en métrologie, la carte est simplement la mise en image d'une description géographique destinée à satisfaire la curiosité d'un public cultivé. Ce sont les oublis et erreurs des cartes les plus sommaires qui en font tout le charme aux yeux des collectionneurs. Lorsque la carte devient topographique, à l'orée du XVIIIe siècle, grâce à une entreprise scientifique de terrain, elle se révèle être un outil indispensable pour le commandement des armées et pour l'administration civile. C'est ainsi que les figures naïves des sept merveilles du Dauphiné disparaissent des cartes pour être remplacées par des légendes, qui n'eurent plus que le sens fonctionnel et utilitaire du mot. Le Mont Aiguille, la Fontaine Ardente, la tour sans venin, les cuves de Sassenage, les grottes de la Balme, le pont Lesdiguières de Claix, la Pierre Percée, sept merveilles qui semblent aujourd'hui bien ordinaires. Grâce au prêt de deux collections particulières, des Archives départementales de l'Isère et de la Bibliothèque municipale de Grenoble, cette exposition et l'ouvrage qu'elle a inspiré vous proposent un voyage dans le temps et l'espace ! À l'accueil, une loupe est proposée en prêt à chaque visiteur pour profiter au mieux de la grande richesse du détail de la gravure des cartes. L'exposition aurait seulement mérité une scénographie plus soignée pour mettre en valeur ce patrimoine exceptionnel. La grande qualité de l'édition a permis de reproduire dans le format du livre les cartes exposées et des extraits en conservant la richesse des documents originaux – une loupe est bien utile, là encore.Quand le Dauphiné se met en cartes par Hélène Viallet, directrice d'ouvrage. Édition Glénat (07 juillet 2011) Collection : Patrimoine. Format : 170 mm x 140 mm, broché 96 pages.
Exposition au Château de Longpra
1er juillet au 2 octobre 2011
Saint-Geoire-en-Valdaine
Le Château de Longpra accueille aussi des expositions temporaires : Quand le Dauphiné se met en cartes, trois siècles de représentation cartographique du 1er juillet au 2 octobre 2011 (Nord Isère, Saint-Geoire-en-Valdaine, Isère - 26/07/11)
Intéressé par l'histoire des cartes et la topographie, l'exposition Quand le Dauphiné se met en carte sera l'occasion de profiter d'une visite du Château de Longpra, qui témoigne de sept cents ans d’histoire d’un terroir.
Hélène Viallet directrice d'ouvrage, conservateur en chef du patrimoine et directrice des archives départementales de l'Isère. Avec les contributions de : Evelyne de Franclieu, propriétaire du château de Longpra ; Revé Favier, professeur d'histoire moderne à I'université ; Pierre-Mendès-France, Bernard Bèzes, ingénieur divisionnaire des travaux géographiques et cartographiques de l'État, responsable de la cartothèque de I'IGN ; Jean Blanchard, collectionneur.
Au printemps 2000, L'Alpe dédiait son numéro 7 à la cartographie en montagne, Cartographier la montagne se trouve encore. On dit qu'il y a des gens qui ne s'intéressent pas aux cartes, j'ai peine à le croire, écrivait Stevenson. Participant à l'invention des pays, les cartographes, donnant à voir des réalités géographiques parfois différentes des réalités humaines, ont contribué à l'émergence d'un nouveau regard sur le territoire. Des cartes romaines aux représentations satellites, en passant par les cartes humoristiques, utopistes ou militaires, c'est à un véritable panorama de la représentation des Alpes que nous convie ce numéro 7, qui nous apprend autant sur les hommes que sur les paysages. Une iconographie de qualité vient soutenir le propos, et l'on sait quelle beauté peuvent revêtir les cartes anciennes…