Sentiers de randonnée en pleine Nature

Le parking du Pont de la Betta constitue un bon point de départ. Il est accessible depuis Brignoud dans la vallée, en prenant la D528 en direction de Laval, puis poursuivant par Prabert, il reste à la suivre vers le Pré de l'Arc. On pourra stationner 500 mètres avant le lacet au fond de la vallée [ 31T 0735038 5012517 ].

Un panneau du PDIPR indique la direction du Lac de Crop. Une bonne piste horizontale conduit à la plateforme d'exploitation forestière du Pont de la Betta. Cette approche permet un réveil musculaire en douceur avant d'attaquer la raide montée qui suit pour rattraper le GR549 vers 1380m d'altitude. Dans le brouillard épais, le sentier bien tracé monte maintenant régulièrement en direction du lac. Ce n'est qu'arrivé au-dessus des ruines du Deuxième Habert de Crop qu'il se dissipera pour permettre d'apercevoir un environnement de montagnes majestueuses. En direction du Nord-Ouest, la Chartreuse, en particulier la Dent de Crolle sort comme une île, de la mer de nuages. Traversant vers l'Ouest, le sentier vient jusque sous le lac attaquer par quelques lacets la dernière centaine de mètres de dénivelé avant de découvrir le Lac de Crop. Le lieu est presque désert.

Une pause contemplative permet de prendre un peu de repos avant de se lancer dans la traversée du pierrier en rive droite du lac et de l'ascension qui permet de franchir l'ancien verrou glaciaire qui domine le minuscule Lac Bleu. Le temps qui reste clair permet d'apprécier le paysage qui devient plus sauvage avec l'altitude. Le lac est maintenant une petite tache sombre perdue dans l'immensité.

Plutôt pierreuse, la montée se poursuit sans difficulté : les nombreux caïrns et les marques de peinture rouge et blanche du GR aident à suivre l'itinéraire quand les passages de blocs le rendent moins évident.

Vers 2250m, un ressaut rocheux qui se franchit facilement nécessite cependant d'utiliser les mains. La sortie au col qui se rapproche motive pour puiser l'énergie nécessaire à la grimpée soutenue.

Les arêtes rocheuses déchiquetées, les brèches, les pointes, les couloirs, sont autant d'invitations à la découverte. Ils éveillent la curiosité – toponymique dans un premier temps. L'envie de pénétrer plus au coeur du massif est en train de naître.

Le Col de la Mine de Fer est proche maintenant, il se dessine sur l'horizon. Un faut plat le traverse, passe une curieuse faille de pierres rouillées – l'ancienne mine ? Je n'en sais rien. Plusieurs caïrns marque le passage géographique – 2400m, j'y suis.

Assis sur une pierre accueillante, il fait bon se livrer au libre cours de ses pensées face aux paysages sauvages. Des nuages montent par l'Est, lèchent le fond de la vallée du Habert de la Pierre. Sorti du sac à dos, le pique nique sera bientôt un souvenir d'appétit que le saucisson a réveillé.

Se lancer dans la descente pour d'abord dévaler vers le Sud les pentes raides du col, éveille comme un regret, celui de laisser ces lieux. Une fois le fond atteint, c'est un sentier très agréable à parcourir qui serpente dans la vallée suspendue. Le brouillard est de plus en plus épais et l'énorme bloc du Habert de la Pierre est chargé de mystère. Le sentier descend maintenant jusqu'au refuge en lacets superposés parfaitement tracés.

Une pause s'impose ! L'accueil est sympathique, je ne résiste pas au plaisir de commander une bière au gardien du refuge Jean Collet, qui s'informe de savoir si j'ai vu ses moutons. Effectivement, j'ai pu observer le troupeau qui chômait vers 2100m sous les pentes du Jas Mouton – ça ne s'invente pas.

Il faut s'arracher, le chemin est encore long jusqu'au point de départ. Et il y le dénivelé de près de 300m qui m'attend pour traverser les alpages du Habert des Jarlons. La traversée pourrait être belle si le brouillard voulait bien se lever. Mais ainsi va le temps. Le sentier bien tracé est parfois exposé et des câbles sécurisent les passages les plus à pic. Mais rien de bien méchant.

Descendu à 1650m, je laisse une première sente qui part à droite, puis une seconde avant de trouver dans un lacet le vieux chemin encombré d'arbres couchés en travers qui ne doit plus être pratiqué depuis longtemps… Revenu sur mes pas, je m'engage sur la sente facile à suivre [ 31T 0732887 5010193 ]. Arrivé sur une crête herbeuse arrondie elle se perd dans les hautes herbes. Un petit talweg marque le passage vers cette curieuse dépression fermée à l'Est par une barre rocheuse, de là en suivant le fil de cette croupe, la sente réapparaît dans une traversée ascendante jusque vers un point d'eau sur le ruisselet du point coté 1766m [ 31T 0733187 5010509 ].

Au point coté 1820m [ 31T 0733140 5010866 ], on laissera descendre un chemin à gauche pour atteindre le Habert des Jarlons qui n'est pas mentionné sur la 1/25000e [ 31T 0733419 5011063 ] en passant d'abord par une source bien aménagée.

De là, il n'y a plus qu'à se laisser aller vers la descente en marchant vers l'Ouest pour rejoindre une croupe qui descend rejoindre le GR par une trace aisée [ 31T 0734057 5011066 ]. J'ajoute quelques pierres au caïrn qui marque l'embranchement du passage finalement peu visible du bas.

Il ne reste pas grand chose du Deuxième Habert de Crop. Mais de là, bien qu'éloignée, la Cascade des Avoux retient l'attention. Le chemin parcouru ce matin semble long avant de retrouver le Pont de la Betta et enfin le parking.

Carte, documentation et topos

Topo publié sur bivouak.net complété de commentaires Col de la Mine de Fer depuis le Pont de la Betta (2400m) et Grand Replomb, le tour. (2506m).

Belledonne et Sept-Laux, les plus belles randonnées par Jean-Michel Pouy. Éditions Glénat, Collection Montagne Randonnée dirigée par Pascal Sombardier.