Sentiers de randonnée en pleine Nature

L'itinéraire est une variante facile de ceux qui empruntent le Pas Brochier proposé par Antoine Salvi et par Pascal Sombardier dans son livre Chartreuse Vercors, les randonnées du vertige. La voiture peut être stationnée au Col de Montaud, sur la large banquette herbeuse de la route du Tunnel du Mortier, fermée à la circulation [ 31T 0699442 5012681 ].

Du col boisé, des pistes forestières boueuses, dégradées par les impressionnants tracteurs des forestiers conduisent jusqu'au premier ravin creusé par les eaux de ruissellement de la Cheminée qui se devine dans la falaise. Devenu sentier, il devient agréable de marcher dans ces pentes sauvages parcourues à cheval, il y a quelques années. Aujourd'hui, les mêmes passages ravinés ou encombrés des arbres couchés par les avalanches, poseraient une difficulté plus sérieuse au randonneur équestre. Passé le ruisseau, j'ai manqué l'ancien sentier qui monte suivre le bord de la falaise, pour emprunter le fond d'un raide talweg balisé, mais glissant. Le sentier retrouvé un peu plus haut, est ponctué de marques bleu passé. L'air qui remonte les raides pentes rafraîchit, sensation plaisante qui dynamise la marche.

La pente s'adoucit, la forêt s'éclaircit pour la traversée d'une belle hêtraie sous la Fontaine des Sangliers. Et bientôt, sous un ciel presque bleu, la lumière qui inonde la belle prairie de Fessole éclaire les nombreuses narcisses qui ont gagné leur place sur l'envahissement des Vérâtres Blancs ou Varaires en Vercors. Le Vérâtre Blanc ou Varaire, fréquent dans les pâturages a colonisé toute l'étendue libre, un champ planté dru de la plante toxique à ne pas confondre avec la Gentiane Jaune aux précieuses racines. Arrivé à la ferme rénovée, réservée au berger, l'herbe ne cache pas la trace qui monte vers la forêt, de nombreuses marches ont été taillées dans la terre grasse. Rectiligne dans la forêt, le sentier traverse un pierrier et bientôt par un lacet à gauche amène sous le pas.

Un double lacet, en partie construit sur un muret et taillé dans la roche, donne accès au Pas de Pierre Taillée situé au Nord de la crête du Banc de l'Ours.

Déambuler sur la crête herbeuse et rocheuse, permet de varier la perspective du paysage, de l'apprécier dans toute sa profondeur. L'herbe des prés maintenant ressuscitée peint le paysage de toutes les nuances de vert, du plus tendre au plus sombre.

Passant les Fayards, le chemin emprunte maintenant le GR9, monte tranquille en laissant à droite la descente à la Cabane de Nave. Sous les crêtes du Signal de Nave, le jaune des innombrables fleurs égaie le panorama du Vercors dominé au Sud par la Grande Moucherolle.

Difficile de se lasser de la prairie de Fessole offerte en premier plan bucolique.

Facile, le sentier descend la crête boisée et dégagée par endroit jusqu'au Pré de Nave. Au moins en trois endroits, des marches de pierre constituent un solide escalier qui stabilise le terrain et facilite le passage.

Sortant du bois, le parcours de la crête aérée offre le contraste attachant du Pré de Nave qui domine les forêts du Col de Montaud et la vallée de l'Isère.

Traversant le pré, au carrefour du chemin qui monte de la Cabane de Nave, un vieux panneau de bois indique la Fontaine de Nave. Curieux, je descends visiter le site de la source. À travers le pré, le chemin atteint le bord d'une barre rocheuse peu lisible sur la carte. Tournant à droite, un lacet à gauche amène au pied de la barre rocheuse. Les endroits exposés sont protégés d'une solide barrière destinée probablement à éviter au bétail, qui se bouscule pressé de boire, de basculer dans les raides pentes. Un petit bachat creusé dans un tronc de bois, décevant ou presque, sert de réserve. L'eau coule abondamment.

Une courte montée conduit au bord de la Cheminée, profonde entaille dans le plateau [ 31T 0699632 5011712 ] à l'Ouest du point coté 1556m. Un vent fort et frais monte du couloir impressionnant, le fond terreux n'est vraiment pas engageant, encore faudrait-il descendre…

Une petite sente suit la rive droite. Elle n'offre pas de meilleur point de vue. Deux bancs de bois rudimentaires, constituent un aménagement ombragé qui incite à la pause. Mais je poursuis ma route, pressé – on se demande par quoi – de retrouver le bec de l'Orient qui n'est maintenant qu'à quelques minutes. Des voix se font entendre. Seul jusque là, je croise un groupe. Un autre encore plus nombreux est installé en lisière du bois pour casser la croûte.

Alors que, arrivé au Bec de l'Orient, je pensais sortir le repas du sac à dos, ce sont les jeunes du centre EPIDE d'Autrans – école de la dernière chance – bruyants et râleurs, sympathiques et polis, qui terminent par petits groupes leur ascension depuis le Pas de la Clé. Le temps du pique nique viendra plus tard…

Depuis la Traversée des Rochers de la Clé, Bec de l'Orient du début du mois de mai, la neige a fondu, il n'y en a plus. Jalonné des traits blanc et rouge du GR9, le cheminement jamais très éloigné du bord de la falaise parcourt de petites ondulations dans la forêt coupée de clairières et de lapiaz pour déboucher dans la plaine reposante et accueillante du Pas de la Clé.

Trouver un coin qui offre une belle vue, à l'abri du fort vent du Nord, est la priorité pour me ressourcer – le temps a passé vite, et l'estomac a eu le temps de descendre jusque, dans les talons. L'endroit est fleuri de nombreuses Gentianes à feuilles étroites, ce sont les premières que je peux observer et photographier cette année.

Depuis la sortie supérieure du toboggan, une courte montée permet de trouver le bon sentier qui descend en haut d'un couloir pierreux sous une profonde balme rocheuse.

Le pied du toboggan offre une vue surprenante sur le passage en partie taillé dans la roche.

Imaginant la descente des billes de bois dans la raide goulotte, j'invente la suite de leur chute plutôt aléatoire, dans le pierrier sous la barre rocheuse. De là, comment étaient-elles débardées ?

Sous le passage ancestral, une raide pente, pierreuse le long du rocher, dépose sur un sentier qui court à travers les pentes, rattraper le chemin qui descend par la Source de la Clé. L'eau ruisselle sur le chemin coloré d'or par la Populage des Marais, abondante dans ce milieu humide. Au dessus de la source, une bonne sente part vers l'ouest en courbe de niveau à travers les pentes boisées…

Bientôt le sentier retrouve le bourbier des pistes forestières… La randonnée avait débarrassé les chaussures de la boue collante du départ. Au dessus des Loges, je prends pieds sur le goudron de la route [ 31T 0700900 5012982 ]. Un poteau du PDIPR indique le Pas de la Clé – 50 mn.

Profitant du retour par la route, je repère les pistes qui conduisent vers la rude grimpée du Pas Brochier : [ 31T 0700900 5012982 ] pour la description de Pascal Sombardier ; [ 31T 0700190 5012866 ] pour celle d'Antoine Salvi.

Carte, documentation et topos