Sentiers de randonnée en pleine Nature

Le Plomb du Cantal, est incontournable pour le randonneur de passage en Auvergne. L'ascension par le versant Est depuis le Col de Prat de Bouc, est facile, rapide et… très fréquentée comme le sont la plupart des itinéraires du point culminant du volcan du Cantal. Son sommet accessible par un téléférique depuis la station de Super Lioran contribue évidemment à l'hyper fréquentation du site.

Alors, pendant la haute saison touristique, on partira très tôt le matin ce qui présente aussi l'avantage de limiter l'ensoleillement. Mais ce jour là, le ciel était couvert et les nuages couvraient le haut de la montagne… Une chance ! Je n'ai pas souffert de la chaleur et croisé un seul randonneur dans la traversée de l'Aiguillon, plus tard en fin de matinée. Quelques éclaircies ont permis d'apprécier le vaste paysage de la randonnée particulièrement intéressante.

Le vent du Sud violent m'a bousculé durant toute l'ascension sur le sentier bien marqué qui se mélangeait parfois avec les traces des vaches. La polaire n'était pas de trop. Le GPS confirmant altitude et position, j'ai pu atteindre le sommet sans aucune difficulté en même temps que le soleil qui forçait son passage à travers les nuages depuis un moment, m'a accueilli dans une large éclaircie. Les deux tables d'orientation, érigées sur le sommet – île du perdue au milieu d'une mer de nuage jusqu'à l'infini – n'ont été d'aucune utilité. Le temps d'apercevoir la gare d'arrivée du téléférique en contrebas, le paysage s'est recouvert d'un brouillard épais. Cependant, rejoindre le Pas des Alpins, n'a pas posé de difficulté alors qu'une hésitation m'occupait l'esprit. Devais-je abandonner le projet de traverser la crête du Puy du Rocher coupée de ressauts escarpés visibles sur la 1/25000e alors qu'aucun sentier n'est mentionné ? Ou suivre le sentier sécurisant, tracé à flanc surligné sur la carte qui conduisait aussi à l'Aiguillon ?

Le brouillard épais encourageait à la prudence. La curiosité elle, poussait à tenter la traversée… Avant le départ, j'avais dessiné la route à suivre avec soin, choisissant des points de passage caractéristiques. Et effectivement, prenant pieds sur l'amorce de sentier figurant sur la carte, plus d'hésitation. Je tentais la traversée des arêtes pour être rapidement au cairn sommital. Mais bientôt, approchant du bord du premier ressaut rocheux, la sente disparaît… Cherchant sur la droite, une vire à gauche me conduit au dessus d'une dalle de quelques mètres infranchissable. Mais au moins, j'ai vu le pied de la falaise – pas si haute que cela. Cherchant maintenant à gauche, un passage semble s'ouvrir dans le rocher. Sans trop insister, je découvre pourtant des échelons scellés dans le rocher : une échelle ! Ce n'est pas une hallucination. Par les barreaux striés pour ne pas glisser, vite en bas, je découvre une marque rouge et blanche du GR ! Étonnant.

Une bonne sente poursuit le cheminement – toujours sans visibilité – que je surveille sur l'écran du GPS, pour ne pas trop m'écarter de la ligne de crête qui franchit plusieurs ressauts rocheux alors qu'une forte averse me surprend. J'enfile surpantalon et veste coupe vent car, pas question de se mouiller sous le vent toujours violent. Alors que la pluie cesse déjà, une large éclaircie s'ouvre sur le Lioran et la vallée de la Cère pour permettre l'inventaire des puys parcourus il y a deux jours.

Descendu sur un collet coté 1565m qui différencie la crête du Puy du Rocher de l'Aiguillon, je croise un autre solitaire habitué de ces lieux. L'occasion d'échanger, mais surtout d'écouter les propos qu'il tient sur ce beau pays que je découvre.

Le temps maintenant dégagé, plus clair, est presque ensoleillé alors que, je monte par une sente agréable jusqu'au Rocher de la Sagne du Porc. Tout au long de l'ascension, le point de vue sur le beau cirque de Chamalière occupe le paysage. Le plateau sommital, garni de gros blocs – mon volcanisme encore ignare n'en comprend pas encore l'origine – est un paysage original, surprenant qui laisse entrevoir la silhouette élancée du Puy Mary.

Descendre la large crête Est, face à l'immensité du paysage qui se prolonge à l'infini par une ligne d'horizon lisse grave maintenant des images inoubliables pour le randonneur habitué des Alpes, où l'horizon est souvent proche – ligne accidentée hérissée de pics et creusées de profondes brèches. Descendu vers quelques ruines, 1450m environ [ 31 T 483978 4992041 ], je coupe en direction du Nord Est retrouver un vieux sentier qui descend sur le Col de la Molède [ 31T 485377 4992409 ], sans emprunter la piste tracée à flanc du cirque. Ma moitié m'attend, comme prévu…

Un retour par le GR400 permettrait de retrouver facilement le point de départ au Col de Prat de Bouc presque en courbe de niveau.

Carte, documentation et topos

Office de Tourisme du Pays de Murat Sud Auvergne Place de l'hôtel de Ville 15300 Murat - 04.71.20.09.47

Le volcanisme du Cantal : le plus grand volcan d'Europe par Pierre Nehlig, géologue, responsable d'une unité de Recherche au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Il a conduit la réalisation de la carte géologique de Murat et a coordonné une synthèse géologique du Cantal. Ce sont les résultats de ce travail qui sont présentés dans cet ouvrage édité par Chamina - brgméditions.