Sentiers de randonnée en pleine Nature

La petite route en lacets serrés qui donne accès au point de départ, est très étroite. La suivre nécessite d'anticiper le croisement d'autres véhicules à chaque virage où elle s'élargit. Quelques places pour stationner sont aménagées au-dessus de la fontaine [ 32T 0313607 4976633 ]. Une bonne piste conduit à la table d'orientation et à l'oratoire de la Croix de Toulouse.

Deux lacets de la piste conduisent à proximité d'une antenne relais. Dans le bois de pins odorants, l'itinéraire suit maintenant le GR5c, variante du sentier de grande randonnée qu'il a rejoint.

Ouvrage militaire, tracé en long lacets dans la pente boisée, l'ancien sentier muletier est remarquable. Souvent soutenu par de longs murets, parfois taillé dans la roche, il est resté en bon état sauf en de rares endroits, où l'érosion a pu réussir son oeuvre. Un gros rocher arraché de la falaise et tombé là en travers, rappelle la force de la Nature.

La pente régulière permet une marche aisée, sans fatigue, pour atteindre le Blockhaus de Malefosse à 2300m [ 32T 0314349 4977014 ]. La construction datée de 1897 est parfois nommée Blockhaus de l'Enrouye. Dominant les à-pics impressionnants du versant Est, le point de vue de la position permet au regard de s'attarder sur le col du Montgenèvre et sa route internationale, sur la vallée de la Guisane, aussi sur les sommets qui dominent la rive gauche de la Durance.

Au pied du Serre des Aigles, la pente se redresse fortement. Le sentier inscrit son cheminement pour négocier au mieux pentes raides et ressauts rocheux.

Doucement, la forêt s'est éclaircie pour laisser la place au paysage ouvert des étages alpins. Montant à flanc pour traverser des couloirs pierreux et terreux, quelques ressauts rocheux faciles conduisent à la croix dressée à la cime de la Serre des Aigles 2567m [ 32T 0314344 4977842 ].

Aucun nuage ne bourgeonne sur le Massif des Écrins du moins, pas encore. La belle grimpée raide est récompensée par un tour d'horizon exceptionnel.

Personne ! Apparemment seul sur la montagne, je me laisse aller à dresser l'inventaire des sommets innombrables qui appartiennent à tant de massifs, Viso, Queyras, Écrins, Combeynots, Cerces, Thabor, Vanoise et tant d'autres. La forme caractéristiques de certaines montagnes rappellent à la mémoire souvent un nom, toujours un souvenir.

Personne ! Apparemment seul sur la montagne, je me laisse aller à dresser l'inventaire des sommets innombrables qui appartiennent à tant de massifs, Viso, Queyras, Écrins, Combeynots, Cerces, Thabor, Vanoise et tant d'autres. La forme caractéristiques de certaines montagnes rappellent à la mémoire souvent un nom, toujours un souvenir.

Tantôt pierreux, tantôt rocailleux, le fil de la crête est facile à suivre de bosse en bosse. Plus douces à la marche, des pelouses fleuries recouvrent les creux. Un passage escarpé traverse le versant Est sous la crête rocheuse à cet endroit pour descendre dans la dépression du point 2538.

Devant le ressaut plus important de la Petite Peyrolle, le sentier de grande randonnée reste plus ou moins en courbe de niveau sous la crête par l'Ouest. Par un lacet dans la croupe herbeuse, je rejoins le fil de l'arête pour le suivre sans difficulté jusqu'à la cime. Parcourant le sommet rocheux, 360° d'horizon s'offrent au regard. Après

L'altitude permet de dominer les alentours immédiats et le relief des lointains est mis en valeur. Une mer de nuage en formation vers 2500m transforme le Massif des Écrins en île… Elle gonflera au cours de la journée pour noyer les beaux sommets.

Traversant la dépression 2542 qui sépare les deux sommets de la crête, la flemme me garde sur le GR qui traverse sous la Grande Peyrolle. Un peu plus loin, après avoir récupéré de l'accès de fatigue, je regrette de ne pas avoir gardé le fil – seulement 103 mètres de dénivelé.

La randonnée se poursuit sur la crête. En contrebas, le sentier de retour se dessine dans le versant Ouest au lieu-dit le Grand Feu. Une vague sente descend par une croupe le rejoindre. Hésitant, un reste de volonté m'aide à poursuivre vers la Croix de la Cime. Un randonneur descend rapidement le raidillon. En nous croisant nous échangeons un bref salut. Pas causant le gus. Chargé d'un sac à dos volumineux, c'est très certainement un randonneur au long cours.

L'heure avance et je crois randonneurs sympathiques. Un couple plus bavard m'apprend qu'ils suivent une boucle depuis le Col de Granon. L'itinéraire moins exigeant en dénivelé, traverse aussi les Crêtes de Peyrolle pour revenir par un bon sentier qui descend depuis la dépression qui sépare la Grande de la petite Peyrolle.

Vers 2400 m [ 32T 312956 4980830 ], je quitte la crête. Traversant des pentes douces parsemées ici ou là, des ruines d'ouvrages militaires de défense du Col de Barteaux, et rattrape le sentier de retour au-dessus de la Côte de la Fleur. Connaissant plus au Nord, le chemin du Roy, il semblerait qu'il peut s'agir de la fleur de lys. Le sentier file dans un paysage agréable vers la Croix du Pied. 300 mètres sous la Croix de la Cime, cachée parmi les arbres, elle a été érigée là pour être bien visible de Saint-Chaffrey dans la vallée. En courbe de niveau pour traverser le Gros Feu, le sentier toujours bien marqué commence sa descente pour franchir le Torrent de Réguinier. La traversée de plusieurs couloirs d'avalanche est impressionnante. Les pentes sont couvertes d'arbres déracinés, brisés, de branches arrachées et les rochers éparpillés ajoutent au caractère de désolation de ces lieux particulièrement dangereux l'hiver. Les lacets bien dessinés sur une croupe en rive gauche du torrent, permettent de perdre rapidement deux centaines de mètres. Pourquoi ce retour parait-il si long ? Je retrouve le point de départ après seulement 2,5 heures comme prévu…

Carte, documentation et topos

Briançonnais, les plus belles randonnées par Jean-Luc Charton pour le Les Crêtes de Peyrolle.