Sentiers de randonnée en pleine Nature

Depuis Beaufort, on quittera la D925 en direction du Cormet de Roselend jusqu'au Col de Méraillet pour aller traverser le barrage du Lac de Roselend. La route goudronnée sera lâchée dans le lacet du point 1692 pour prendre la piste pastorale qui conduit au parking de Treicol [ 32T 0315780 5058969 – N 45.65979° E 6.63532° ].

Cinq cent mètres de piste environ, conduisent au départ du premier raccourci qui évite les lacets de la route pastorale qu'il serait fastidieux de suivre. Suit le raidillon du vieux sentier pour atteindre le replat de Presset. L'horizon s'élargit ensoleillé alors que la grimpée se poursuit dans l'ombre du versant Ouest.

Sur la droite, la belle pointe 2451 s'éclaire dans les premiers rayons de soleil. L'environnement devient minéral, quelques plaques herbeuses seulement, parsèment encore les éboulis.

Et puis bientôt, la lumière inonde le paysage en débouchant au Col du Bresson, marqué d'un beau cairn. La vue s'étend au loin sur la Vanoise voilée ce matin. Des nuages épais viennent d'Italie, un peu comme d'habitude.

Vers le Nord Est, le Refuge de Presset sur une butte du verrou du lac à de l'allure, devant le pointement rocheux de l'Aiguille de la Nova. Sous le point 1674, un éboulement important complique un peu la traversée par le sentier, facile jusque là.

Un lac de montagne est toujours beau. D'origine morainique, le petit Lac de Presset ne fait pas exception à la règle. Le plan d'eau s'étale dans la pierraille dans une perspective où la Pierra Menta s'impose vers le Sud.

Tout au long de l'ascension du Col du Grand Fond, il ne faudra pas manquer de se retourner, histoire de s'imprégner du paysage unique. Cependant en prenant de l'altitude, la Pierra Menta perd de sa superbe, pour dissimuler son allure de croc, parmi les autres pointements des crêtes du Roc de la Charbonnière.

Plusieurs cheminement sont possibles, et celui de la 1/25000e du Geoportail de l'IGN, l'édition la plus récente donc, n'existe pas sur le terrain… Sans suivre le balisage du GR de pays, une bonne trace le rattrape vers 2580m pour franchir un chaos de blocs avant de monter en lacet le pierrier pour déboucher au col.

Ce n'est pas l'ascension, mais la vue qui coupe le souffle. Le versant italien du Mont Blanc, selon le même angle de vue qu'en Chartreuse, Vercors ou autres massifs plus au Sud, semble tout près… Même, l'Aiguille des Glaciers se détache en avant plan.

Le projet initial était de monter à la Pointe de Presset. Mais la fatigue d'une mauvaise nuit, plus de deux heures de route pour accéder au point de départ, ont affaibli mes forces. La curiosité est diminuée pour prendre le pierrier du raide couloir et je renonce aux 187 mètres de dénivelé jusqu'au sommet. Une nuit à 1500 mètres d'altitude pour s'accoutumer, 20 minutes de voiture seulement, et un départ plus tardif, des conditions qui ont permis de réussir le Galibier à plus de 3200m la semaine dernière. C'est une leçon… Je m'engage sur la sente qui traverse en direction de la Brèche de Parozan.

Par la crête du col suivie sur quelques mètres, à la bifurcation de l'itinéraire de la Pointe de Presset, j'hésite encore… [ 32T 0318189 5058291 ]. La sente étroite, souvent érodée, demande de parfois de l'attention. La perspective du paysage est exceptionnelle, le Mont Blanc bien sûr, mais la brèche découpée au carré dans l'arête rocheuse surprend le regard, dérange.

Là encore, l'éboulement d'un pan de montagne a coupé le petit chemin, le passage est sans difficultés. Un petit raidillon, débouche dans la brèche pour offrir un beau parcours de crête et traverser jusqu'à deux cairns qui marquent la sente de descente du versant Ouest.

La sente coupe en courts lacets très raides la pente impressionnantes. Attention au dérapage ! Des chaussures qui accrochent, sont obligatoires sur les gravillons et dans les pierriers instables. La pente ne s'adoucira que vers le bas, mais la trace est presque directe. À ski, on dirait godille… La pente se calme. Elle est parsemée de nombreux rochers, d'une taille impressionnante pour certains.

La descente de l'ancienne moraine précède un plat bucolique avec des moutons à l'ombre d'un bloc. La sente est moins évidente, mais le relevé des coordonnées du chalet d'alpage sur les photos aériennes, permet de confirmer la bonne direction [ 32T 0316808 5059218 ]. Il est à noter que les cartes IGN ne mentionnent aucun sentier dans tout ce secteur…

Du chalet, il ne faudra pas manquer le sentier qui en rive droite du torrent, va négocier la pente très raide qui domine Treicol [ 32T 0316688 5059000 ], puis [ 32T 0316618 5058898 ]. Bien tracé, le vieux chemin est aussi un canal de dérivation… L'eau du ru, creuse le chemin et le ravine. L'herbe haute qui borde la tranchée cache de nombreux pièges. Pierres et trous, compliquent la progression.

La descente des 300 mètres de dénivelé est donc lente et pénible. Enfin, le chemin coupe le GR5 et pour rejoindre le point de départ je coupe à travers l'alpage par des pentes enfin douces, et agréables. Repéré du haut, le chalet protégé par son paravalanche monumental est à ne pas manquer [ 32T 0315844 5058910 ].

Carte, documentation et topos