Sentiers de randonnée en pleine Nature

Le départ est situé du parking sous le relais de Saint-Ser, sur la route Cézanne qui va de Saint-Antonin-sur-Bayon à Puyloubier, au point 404 – 2,5 kilomètres à l'Ouest de Puyloubier [ 31T 0713592 4822835 – N 43.52791° E 5.64318° ]. Jusqu'à la bifurcation du point 624 [ 31T 0713084 4823471 ], l'itinéraire est commun avec celui qui monte à l'Ermitage de Saint-Ser déjà décrit à l'occasion d'une tentative d'ascension du Pic des Mouches par le Couloir de Saint-Ser. Au niveau du relais-hôtel, un panneau précise la fermeture temporaire du tracé bleu qui monte au Pic des Mouches par le vallon de la Tine, où habite encore l'aigle de Bonelli… La descente prévue est un tracé vert…

Par un temps magnifique, dans la fraîcheur matinale, marcher est un plaisir. L'odeur du thym en fleur parfume l'air dans les premiers rayons du soleil. La bifurcation passée, suivre le sentier facile en courbe de niveau, sous les escarpements élancés et vertigineux des falaises du versant Sud de la Sainte-Victoire, suggère un sentiment d'émerveillement. La satisfaction de parcourir les sentiers de la Sainte-Victoire est renouvelée à chaque séjour en Provence. Attention, rêveur ne pas manquer l'embranchement marqué d'un point noir, début du balisage jusqu'au Col de Vauvenargues [ 31 T 712482 4823293 ].

Raide de suite, la pente soutenue, s'avale pourtant allègrement et l'itinéraire qui se dessine entre les ressauts est facile à suivre jusqu'au pied du couloir sous le col. Cependant attention à ne pas le perdre dans le terrain pierreux et les éboulis parcourus en tous sens de nombreuses traces de descente.

Bientôt, la vue s'élargit par le Sud, de l'Est à l'Ouest, la Sainte-Baume et les Dents de Roque Forcade se dessinent à l'horizon.

L'érosion a fait son oeuvre, transforme encore, ce qui était un bon chemin en mauvaise sente pierreuse. Parfois le passage se laisse seulement deviner pour atteindre la base des escarpements sous la crête.

Un gros cairn marque la sortie. La Pointe des Plaideurs, ferme la vue vers l'Ouest au regard. Sous la polaire, la chemisette est trempée de transpiration. Le matin était frais et le vent fort, la flemme de poser le sac à dos dans la rude montée a imposé la désagréable sensation. Au soleil sur la crête, le tissus léger sèche le temps d'une pause dans le léger courant d'air.

Et puis, la randonnée reprend. Le sentier devenu GR court sur la crête vers l'Est. Plus loin, les premières orchidées surprennent un peu, et puis elles poussent en nombre parmi les rochers de la crête.

Plus haut, ce sont des magnifiques tulipes sauvages en bouquet de deux ou trois, parfois davantage. Le parcours de la crête est splendide, la Brèche de Genty permet bientôt de plonger le regard dans les parois vertigineuses des falaises.

En traversant le Col de Saint-Ser, je prends le temps de chercher la marque de peinture qui indique la sortie du tracé rouge – c'est bien là dans une petite brèche ! Et la crête rocheuse de la dépression, offre de beaux points de vue. Un jeune randonneur solitaire me rattrape, il est monté en 45 minutes par l'ermitage… Nous marchons en bavardant. L'interdiction provisoire arrive dans la conversation. Pour lui, le tracé vert est aussi concerné… Il n'est pas mentionné sur les panneaux et je reste décidé pour tenter la descente de cet itinéraire. Le sympathique compagnon, s'engage dans la traversée de la crête du Baù de l'Aigle, je poursuis seul par le versant Nord.

Bientôt au passage clé protégé par une chaîne installée en main courante, le texte du topo d'Alexis Lucchesi revient à la mémoire : "[…] traverser alors dans une zone escarpée. Plusieurs mouvements d'escalade habituellement faciles deviennent très délicats par temps humide et gel." Le temps est sec… Et le passage qui demande de l'attention n'est pas vraiment difficile.

La traversée se poursuit par la Brèche de l'Aigle et il reste à gravir quelques derniers ressauts faciles. L'anémomètre à l'usage des parapentistes est toujours là, la table d'orientation aussi, mais on pouvait s'en douter.

Le jeune m'a rejoint au sommet du Pic des Mouches pour commencer la descente vers l'Est. Un parapentiste monte la crête. Après l'échange des cordialités habituelles, le randonneur de rencontre m'invite à le rejoindre pour assister au décollage. Mais le retour est promis pour le déjeuner. La descente se poursuit, seul.

Arrivé au niveau du Garagaï de Cagoloup déjà visité en décembre dernier, un gros cairn marque le point de descente, [ 31T 0714154 4824160 ]. Un panneau rappelle l'interdiction temporaire du tracé bleu, sans précision pour le tracé vert. C'est dans la descente que jaillit l'idée que vert et bleu pourraient se confondre plus bas… ? Aurais-je à négocier l'amende de 135 euros annoncée ? Discret, comme à mon habitude, je ne dérangerais probablement pas les aigles.

Dans les pierriers, les traces de descente compliquent là aussi, la suite de l'itinéraire. Vers 870m, descendu trop bas d'une trentaine de mètres, je remonte au mieux retrouver le tracé balisé. Plusieurs fois, gravir un bout de raide pierrier ou un ressaut gravillonné, descendu par erreur en suivant de très vagues marques de passage, fatigue un peu plus.

Vers 730m, c'est un verrou entre les barres, qu'il faut forcer et puis la descente par de raides pierriers, le passage s'améliore pour enfin devenir sentier et déboucher au pied du Vallon de la Tine et rejoindre le tracé bleu ! L'interdiction temporaire est donc transgressée… Respect de la nature contrarié, crainte des réprimandes et de la sanction possible, se confondent à l'esprit et le corps se fait léger, les pas silencieux jusqu'à retrouver le sentier de l'ermitage. Le silence règne, troublé seulement par le bruit du vent et le chant de quelques oiseaux, personne ! Le parking n'est plus loin. L'aigle de Bonelli peut couver tranquille…

Carte, documentation et topos

Sainte-Victoire, le guide indispensable de randonnée par Alexis et Corinne Lucchesi pour la Croix de Provence et la Montagne Sainte-Victoire (A12, p58 - B6, p106).
Sainte-Baume, Sainte-Victoire, les randonnées autour d'Aix-en-Provence par Pierre Garcin (Auteur), Nicolas Lacroix (Photographies).
Le site Internet très documenté de l'association des Amis de la Sainte-Victoire.
D'autres images du séjour provençal sont disponibles en 1024x768 pixels dans la galerie des sentiers d'ailleurs.