Sentiers de randonnée en pleine Nature

Au Château, hameau peu avant Menthières, la petite station de sports d'hiver de Confort, commence la route forestière de la Sorgia. Peu avant la Charmante, une plateforme forestière de stockage, est le point de départ optimal pour la boucle d'une randonnée qui traverse les crêtes du Grand Crêt d'Eau [ 31T 0720545 5113689 – N 46.14110° E 5.85555° ].

Voiture abandonnée au parking du Château, Cédric L. assure le covoiturage jusqu'au point de départ sous le parking de la Charmante à l'extrémité de la route. Depuis une randonnée sauvage à travers les Erges, réussie fin octobre 2011, c'est à travers le Haut-Jura que nous allons marcher. Deux de ses enfants encore endormis, Jean le chasseur de cairns et Benoît, sont là pour profiter de la balade.

Après la ruine de Sorgia d'en Haut, nous traversons une ambiance printanière affirmée par quelques névés qui occupent encore les pentes les moins bien exposées. En abondance, les jonquilles d'abord, les crocus, les scilles à deux feuilles, et bientôt les gentianes printanières cohabitent pour rétrograder le temps du randonneur qui observe le recul de la saison à mesure qu'il prend de l'altitude – une vraie machine à remonter le temps.

Dès le départ, la marche se déroule dans l'alpage. L'impression immédiate de parcourir les cimes est un grand plaisir. Le temps est ensoleillé, les nuages bourgeonnent en masses imposantes et bien sûr, les Alpes resteront noyées sous les cumulus.

Pour traverser le Crêt du milieu, il suffit de suivre le muret qui marque la limite de l'alpage. Bien visible sur les images satellites, l'ouvrage ancestral découpe le paysage – travail laborieux des bergers d'antan. Petits lacs, névés, agrémentent le collet qui sépare du Crêt de la Goutte. Les enfants sont en tête après le courte montée au sommet du Grand Crêt d'Eau. Les deux garçons cherchent le Mont Blanc sur la table d'orientation. La quête resterait vaine dans le vaste paysage ennuagé.

Orienté Nord-Ouest, le vent est froid et sans nous attarder, nous reprenons la randonnée. Deux cents mètres plus loin, la pente s'accentue et je cherche l'appui sur les bâtons de randonnée. Mes mains se serrent sur un courant d'air ! Les bâtons sont restés au sommet près de la table d'orientation… Cédric envoie Jean les récupérer. Imbécile, gêné, je suis le gamin qui court vers le sommet…

Par le Crêt de l'Éguillon, bientôt sous la roue du terminal du téleski des Frasses, quelques mètres encore permettent à la petite équipe d'atteindre la croix de bois du Crêt des Frasses qui domine Menthières.

À l'abri du vent, il est temps de poser les sacs à dos. Pour le plus grand plaisir des enfants, Cédric sort le grand jeu. Père attentionné, il prend le réchaud dans le sac à dos, fait bouillir de l'eau pour préparer un aliment déshydraté – comme dans la vraie vie des randonneurs au long cours – Harry Potter à la montagne…

La vue sur le Pays de Gex et le Lac Léman est superbe, le jet d'eau de Genève voudrait encore arroser les étoiles… Une vague sente, disparue par endroit, permet de trouver un cheminement logique au plus prêt du fil de la crête qui descend de la croix des Frasses, le muret ruiné pour guide. Vers 1460m, le poteau du PDIPR dans la ligne de mire, nous allons retrouver les sentiers de l'alpage du Chalet de Varambon. Le berger accompagné de deux chiens est déjà au travail, à remonter les clôtures certainement. Un bref salut avant de retrouver la bonne piste de l'alpage qui ramène rapidement au point de départ.

Carte, documentation et topos