Sentiers de randonnée en pleine Nature

Depuis Bernex, une petite route qui traverse la station conduit à la Fitiuère. Les larges banquettes de la route de Pré Richard offrent un stationnement facile après le pont coté 1206 [ 32T 0323626 5135056 – N 46.34610° E 6.70786° ]. Retrouvant Patrick G. sur le parking, prêts pour une journée de vrai beau temps, nous partons tranquillement par le chemin des chalets du Tirou.

En été, l'approche de la Dent d'Oche par le versant Nord du Col de Rebollion garantit ombre et fraîcheur, pour déboucher au soleil sur la crête. Le parcours qui évite ainsi, l'ascension du versant Sud ensoleillé, permet aussi la réalisation d'une boucle parfaite depuis la Fétiuère. En effet, l'aller et le retour des Chalets d'Oche sont communs dans les descriptions habituelles de la randonnée. Vers 1660 mètres, sous le Roc de Rianda, nous quittons le sentier du Col de Neuva, pour couper dans la pente herbeuse et retrouver ainsi, le sentier du Balcon du Léman [ 32T 0325624 5136696 ].

Débouchant au col en plein soleil, sur l'arête Ouest de la Dent d'Oche, le point de vue s'élargit d'un coup, vers le Mont Blanc qui prend le regard. Une courte pause contemplative permet de récupérer pour prendre le sentier bientôt escarpé. Bien tracé, il va chercher un couloir-cheminée par des gradins herbeux et rocheux. L'escalade de la cheminée est facilitée par une chaîne installée en main courante. Des échelons métalliques, scellés récemment dans le rocher, s'ajoutent aux bonnes prises pour faciliter plusieurs passages. Une gorge étroite va ensuite déboucher sur la crête sous la terrasse du refuge.

Le refuge de la Dent d'Oche est construit sur la crête, 108 mètres seulement sous le sommet. Le faible dénivelé restant jusqu'au sommet, autorise une pause. Les drapeaux à prière tendus à proximité, en témoignent, le gardien est népalais. Alors, c'est un bol de Tchai pris en terrasse qui ravive les forces nécessaires à la poursuite de la randonnée, engagée au delà.

Par une croupe herbeuse, le sentier va chercher des dalles patinées par la fréquentation importante. Là encore, la grimpée protégée par des chaînes dans les passages les plus délicats, débouche sur l'arête finale. La traversée sur son fil étroit, est très aérienne sur quelques mètres, avant de retrouver la sécurité d'une chaîne solidement fixée dans le rocher. Il ne reste que quelques passages faciles pour atteindre la croix dressée sous le sommet.

Le cheminement facile jusqu'à la borne qui marque la cime permet de profiter pleinement des 360° du panorama. La proximité du Mont Blanc, la succession à l'infini, des crêtes des massifs du Chablais et des Aravis, du Valais, de l'Oberland et ses sommets prestigieux au loin.

Toutes ces composantes contribuent à donner un caractère exceptionnel au point de vue, magnifié encore un peu par l'étendue du Lac Léman, surligné par le Haut Jura. Et il est possible d'ajouter la Meije, le Pelvoux, et bien d'autres cimes à l'inventaire du paysage.

Une courte pause au sommet, alors que d'autres randonneurs arrivent à la croix en petits groupes, termine la contemplation. Toujours bien tracé, le sentier précède une traversée vertigineuse au bord de l'à pic de la face Nord, par un passage souvent très étroit, sécurisé cependant par une longue chaîne.

C'est presque un soulagement de dominer la descente d'un raide couloir terreux et pierreux. Sur une épaule herbeuse, la sente bien visible domine un ressaut rocheux. Sans se laisser entraîner dans le bas du couloir, sortir à gauche dès que possible, permet de retrouver la petite sente presque confortable.

Étroite, la descente se poursuit pour traverser un profond couloir par une dalle inclinée. Assez long, le passage délicat et exposé est suivi d'un court raidillon pour sortir dans la pente herbeuse. La passage marque la fin des difficultés et le chemin se poursuit en traversée vers le Col de Planchamp.

Des bouquetins, une douzaine d'étagnes et de cabris plus précisément, occupent la large dépression herbeuse. Sous le Col de Rebollion, déjà, nous avions pu observer deux jeunes étagnes, puis une autre dans le couloir de descente sur un replat herbeux à côté d'un rocher isolé.

Là encore, le paysage contrasté est à couper le souffle. L'ombre sculpte l'arête rocheuse déchiquetée issue du Château d'Oche. Le Mont Gardy, et l'aiguille élancée du Sex Vilémot, le Grammont, dominent. Le bleu profond du Lac Léman, reflet d'un ciel sans nuage et la douceur boisée du vallon de Trépertuis, apaisent le regard.

Sacs à dos posés à terre, assis dans l'herbe face au paysage, il est temps de penser au casse croûte. Mais le temps passera vite… Se redresser réveille les douleurs de l'ankylose, quelques pas suffiront à les calmer, et nous traversons bientôt le col pour dévaler son versant Ouest par un bon sentier.

Une étagne est couchée en travers du chemin, quelques autres profitent du soleil sur les rochers. Elle fait l'effort de se lever, fait quelques pas dans l'éboulis et monte sur un rocher pour observer les randonneurs. Moments intenses partagés avec la faune… sauvage. La descente reprend sans passer par le Lac de la Case, trop fréquenté en début d'après midi. Et plus bas, comment passer par les Chalets d'Oche sans s'arrêter à la terrasse accueillante ? Profiter de l'ombre d'un parasol en dégustant un fromage blanc à la crème… La pause incontournable est à recommander. Face au Léman, la descente reprend par la piste de l'alpage. Une bière à la terrasse du restaurant de la Fitiuère mettra un point final à la randonnée. Le souvenir d'une superbe randonnée s'écrit en mémoire. S'ajoute le mot FIN au séjour en Chablais, à proximité du Léman. le retour en Isère est prévu pour la fin de semaine…

Carte, documentation et topos

La vidéo d'Antoine

Dent d'Oche 2222 m (28/06/07)
Une vidéo réalisée par Antoine Salvi

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