Sentiers de randonnée en pleine Nature

Le Col des Cyclotouristes est accessible par la D105 qui traverse plusieurs hameaux d'Albertville [ 32T 0300311 5062000 – N 45.68277° E 6.43571° ]. Beaucoup de pistes militaires et de chemins ont été tracés dans ce secteur des fortifications de la place d'Albertville. La carte est nécessaire pour ne pas perdre de temps par un détour inutile. La parcours suivi, appartient en partie au réseau de sentiers du PDIPR de la Savoie. Par les beaux lacets de la piste du Blockhaus du Laitelet, agréables pour se mettre en jambe, le balisage jaune est bientôt retrouvé. Une alternance de pistes et de sentiers pour couper les lacets, dépose sur la crête de la Roche Pourrie au Blockhaus des Têtes.

Encore dans l'ombre, le sentier prend rapidement de l'altitude sans être raide. Après l'épaule du point 1807, que les panneaux nomment le Petit Pré, la pente s'accentue et quelques ressauts sont plus escarpés. Les clarines des tarines égaient le silence de la montagne. Elles attendent leur tour, près des machines à traire du chalet du Haut du Pré. Au dessus de 1950 mètres, le parcours plus aérien sur la crête sans arbre, reste facile.

Au sommet, deux magnifiques tables d'orientation en bronze réalisées par la fonderie Paccard aident à la lecture de paysage.

Une pause brève permet d'avaler une barre énergétique. En apercevant le Mont Mirantin dans le lointain brumeux, il y en aura besoin. Le Mont Blanc se devine à peine au travers du voile laiteux. La crête présente des passages étroits escarpés qui demandent de l'attention. Et puis, la descente commence. Perdu dans mes pensées, je manque la sente qui va suivre la crête. En rouspétant, je poursuis la descente avec la cosse de remonter quelques dizaines de mètres. La flemme coûtera 150 mètres de dénivelé supplémentaire ! Il suffisait de compter les courbes de niveau sur la carte pour se motiver…

Aux Challières, le Tour du Beaufortin apporte le confort de son balisage et ramène sur la crête. Jusqu'au point 2152, la grimpée est rude, la pente s'adoucit ensuite pour le parcours de la crête de l'alpage de l'Aulp de Tours. Le troupeau de tarines et deux mules vivent leur vie au bord de petits lacs. Un sentier en courbe de niveau évite la traversée de la Pointe Saint-Jean et je n'hésite pas un instant pour le préférer.

La question ne se pose pas non plus pour la pointe 2299. Et c'est ainsi que passant la dépression 2254, sans autre toponyme, le poteau du Pas de l'Âne se distingue sur la crête encore bien loin.

La fatigue s'accumule, la marche est devenue instinctive sur le sentier bien tracé, qui va chercher un couloir pierreux pour déboucher au pas.

Prendre quelques photos délasse, change les idées. Les choses plus sérieuses peuvent commencer.

Encouragé par le bon aspect du sentier qui part chercher l'arête du Mont Mirantin, je m'engage sans plus attendre. La vue s'étend au loin sur la Pierre Menta et, le profil caractéristique de la Brèche de Parozan rend son identification facile.

L'arête s'effile, la progression aérienne reste facile dans les passages les plus escarpés. Descendre au bord de l'à pic un ressaut rocheux, impressionne un peu. Et j'avoue l'appréhension ressentie en franchissant le passage.

La descente dans la brèche, passage clé de l'ascension, demande de l'attention. Prenant pied dans la brèche, le fil escarpé de la suite m'impressionne avec comme conséquence une perte de confiance. Demi tour ! Depuis quelques mois, j'éprouve quand je suis seul ce trouble du comportement. Quelle explication ? La question reste sans réponse.

Le sac à dos posé sur la bosse 2428, il est temps de casser la croûte et de prendre le temps de la contemplation et d'un court repos. Le retour par le même itinéraire permet d'apprécier les points de vue sous un autre angle avec une lumière différente. Il en va ainsi jusqu'à retrouver le sentier de la Roche Pourrie. Non, sans remonter au sommet, je garde le Tour du Beaufortin.

Sous le point 1834, en lisière de la forêt, les ruines mentionnées sur la carte sont bien visibles. Le sentier qui part vers le Haut du Pré sans descendre aux Chappes reste introuvable. Décidant de le suivre sur le GPS, un peu plus haut, je croise une vague sente semble correspondre. Bientôt très étroite dans les pentes raides, la marche en dévers est pénible. Sur l'écran du GPS, le relevé confirme le bon itinéraire. Encore un chemin intéressant qui disparaît… Bientôt, parmi les vaches, la traversée de l'alpage du Haut du Pré conduit à la piste pastorale. Moins de cinq cent mètres plus loin, un sentier descend la lisière de la forêt pour trouver, vers 1675m, une mauvaise piste de débardage qui dévale vers les routes au point 1448 [ 32T 0300752 5061969 ]. Un sentier permet de couper droit sur le Blockhaus de Laitelet et de là au point de départ. Encore 1h20 de voiture… Longue journée.

Carte, documentation et topos

Randonnées en Beaufortain - Val d'Arly - Val Montjoie par Pierre Millon.