Sentiers de randonnée en pleine Nature

Si l'on fait exception de l'incertitude du point de départ lié à l'enneigement de la route qui monte jusqu'à Val Pelouse, la randonnée est facile au cœur d'un superbe paysage que les conditions hivernales rendent exceptionnel. C'est à rappeler : la route de Val Pelouse n'est plus entretenue depuis le démantèlement de la petite station de ski. L'itinéraire suivi a été le prélude à la traversée des Grands Moulins réussie en juillet 2008 avec Philippe. Philippe Mahieu est en montagne depuis l'hiver, les skis aux pieds pour tracer à peaux de phoques de magnifiques itinéraires dans tous les massifs de Rhône-Alpes, notre région de privilégiés.

Revenons aux points de départs possibles qui, depuis la route, semblent méconnus quand ont lit les forums traitant du sujet sur Internet. Trois ont pu être trouvés sur la carte 1/25000e. Le premier dans un lacet à 990m d'altitude part vers le Sud par une excellente piste forestière [ 32T 0276540 5034847 ], le second quitte la route vers 1190m pour monter au point coté 1221m traverser le ruisseau de la Grande Montagne [ 32T 0277272 5034586 ], enfin le troisième sur la Côte Chaboux que l'absence de neige a permis d'atteindre à 1260m [ 32T 0277436 5034629 ]. La barrière rouge cadenassée n'empêche pas, l'accès à la piste forestière à pied, même pas aux engins tous terrains…

Sans goudron, à travers les pentes sous les chalets de la Grande Montagne, la piste monte traverser le torrent éponyme. C'est là qu'il reste de la neige accumulée en épaisseur dans les endroits exposés à l'ombre. Elle porte ou ne porte pas. À chaque pas, c'est une hésitation qui se conclut le plus souvent par un pied qui s'enfonce comme pour ajouter un peu de fatigue à l'ascension.

Sur la route de Val Pelouse, le goudron de la bifurcation conduit à ce qui a dû être le guichet de la remontée mécanique. Les quelques friches ne dégradent pas trop le paysage. Sur ce qu'il reste d'une piste de ski qui monte plein Sud, je chausse les raquettes. L'enneigement se laissait prévoir continu… Je déchausse un peu plus haut seulement ! La pente sur la croupe du Bachal est raide et la neige peut s'éviter en suivant le bord du versant Sud. Le lacet du parking atteint, sans prendre le temps d'une longue pause, seulement celui de découvrir l'environnement alpin qui se laissera admirer tout au long de l'ascension. Que la montagne est belle ! Disait l'autre…

Vers 1750m, dans les lacets sous le point coté 1879m, je chausse les raquettes pour ne les quitter qu'au sommet de la Montagne d'Arvillard pour la pause du sommet, sur l'herbe encore jaunie que la neige a quitté il y a peu de temps.

La montée s'est bien déroulée sur le fil parfois étroit dominant les pentes raides de la vallée du Joudron au Nord et du Bens au Sud. L'ambiance très haute montagne du parcours enchante la marche – je me permets de rêver à des projets de parcours plus ambitieux à travers les Écrins, la Vanoise, ou un autre encore de ces massifs prestigieux.

La météo était au grand beau, mais dès le matin, c'est la brume qui voilait le paysage. Les nuages sont nombreux sur les crêtes. Le temps qui passe les rend plus menaçants. Les Grands Moulins se laissent prendre, avant qu'une éclaircie ne dissipe les nuées alors que je descends les névés pour rejoindre la pelouse du val… Des perces neiges encore en boutons égaient l'herbe qu'un peu de chaleur ne tardera pas à ressusciter. Les fondations bétonnées du reste d'un vieux pylône m'accueillent pour une douce rêverie face à la Chartreuse qui se dessine en contours vagues à travers la brume.

La vieille piste offre un raccourci tentant en d'autres conditions, à une autre heure. Mais, c'est dans une soupe profonde que s'enfoncent chacune de mes enjambées. Un peu las, je choisis un retour par la route – deux kilomètres, ce n'est pas si long. Bientôt, sous un soleil brûlant, je plonge dans la descente de la piste forestière. Traversée du torrent de la Grande Montagne – un renard débouche sur le chemin, m'observe, fuit – descente tranquille vers la route. L'air est chaud alors que le matériel retrouve sa place dans le coffre exigu…

Carte, documentation et topos

Itinéraire inspiré des Guides Raquettes Isère Tome 1 par Jocelyn Chavy aux Éditions LIBRIS.