Sentiers de randonnée en pleine Nature

Visiter le site d'une probable terrasse repérée sur les photos aériennes de Google Earth par Cédric L. est le prétexte à une nouvelle randonnée à travers les Erges sauvages. L'itinéraire suivi emprunte des parcours déjà décrits Reconnaissances à travers les Erges et De la Grande Ruine au Pas de Serre Brion, par exemple. Le col de la Berche a cette fois été rejoint par la piste forestière de la clairière de la Sarna et du Pas des Bouches, moins étroite que la route qui monte depuis la D103. Carrossable, roulante, elle commence au point 1185 sur la petite route de Bois Barbu qui relie Villard-de-Lans à Saint-Martin-en-Vercors [ 31T 0694608 4986523 ] ou [ N 45.00546° E 5.46940° ].

De nombreuses grumes stockées au bord de la route et au Col de la Berche, font penser aux prochaines allées et venues de grumiers par ces petites routes. Ceux qui connaissent les voies étroites du secteur comprendront l'allusion… L'aube naissante offre encore la fraîcheur de la nuit, tonifiante pour attaquer la raide montée au Bachat de l'Ours. Et puis dès le pot du Play, c'est le parcours agréable du Canyon des Erges que je quitte vers 1580m pour suivre le vieux sentier de la Grande Ruine.

Le soleil a dépassé les crêtes. Ébloui, je perds souvent la vague trace à peine marquée dans l'herbe. Un peu plus loin le fond du talweg facilite le bon cheminement. Arrivé vers 1680m, j'oriente la marche en direction du talweg de la terrasse encore présumée. Un petit muret désordonné attire mon attention, et suivant le vestige d'un sentier à peine visible le mur du remblai de la terrasse apparaît au fond du talweg [ 31T 0698261 4979388 ].

Les bâtons de marche permettent d'évaluer une hauteur de 1,50 mètre du mur de pierres sèches. Construit pour durer, il soutient une plate forme soigneusement nivelée, large d'une douzaine de mètres. Sur la droite, un déblai est aussi soutenu par un mur.

Aujourd'hui, aucun accès possible, muletier ou ânier, n'existe à l'aval ou à l'amont de la terrasse. Le sol ne laisse apparaître aucune trace de charbon de bois. Pour quel usage, la terrasse a t'elle été construite ? Aucune réponse pour celle-ci, comme pour les deux autres situées sous le Pas de Serre Brion, celle sous le Pas Morta, celle encore de la Combe de Fer. Et d'autres encore, restent certainement à localiser !

Par la rive droite du talweg, commence la traversée vers la Grande Ruine. Rien d'évident, le cheminement en courbe de niveau devra se faufiler dans un relief complexe, fracturé dans tous les sens. Au dernier moment, la ruine émerge au cœur de son replat.

Après une courte pause, je reprends l'itinéraire suivi avec Pascal S. et Cédric L. début juillet - de la Grande Ruine au Pas de Serre Brion, pour le quitter vers 1510m en direction de la sortie du couloir de la Peyrouse cotée 1958m [ 31T 0698794 4979859 ].

Sous le sommet, sentinelle vigilante, une marmotte lance l'alerte. Son cri perce le silence qui règne sur l'immensité presque inquiétante. Exceptées les nuées d'altitude, le ciel est vierge de nuages. Le paysage des Écrins se dessine avec précision par une clarté exceptionnelle. L'alternance des période de pluie et de beau temps, nettoie les perspectives qu'offrent les massifs environnants. L'inventaire habituel du paysage est un plaisir.

Bien qu'il soit encore tôt, le sac à dos est posé à terre pour la pause casse croûte, histoire de profiter de la crête encore un peu plus longtemps. Mais il faut bien s'arracher…

Descendant au plus près des falaises, c'est seulement vers 1890m que j'oriente le cheminement vers l'Ouest pour parcourir un arc de cercle qui finira par se faufiler dans le lapiaz à la recherche du meilleur passage sans perdre la direction de la Draye des Bergers. Le hasard conduit vers un cairn effondré au bord d'un scialet marqué G1.6? - APARV 74 dans une longue faille [ 31T 0698483 4980419 ].

Commence la longue descente vers Darbounouse après une courte pose réparatrice. Seule personne de la journée, je croise un cueilleur de framboises. Habitant de Corrençon, probablement, il faisait de la spéléologie avec l'ASV et connaît bien le secteur des Erges et du Purgatoire mais, il ne sait rien des terrasses… Enfin à Darbounouse, une nouvelle pose permet de récupérer avant d'aller chercher le sentier du Pas de la Chèvre. Pénétrant dans la forêt, un bruit sourd attire mon attention. Juste le temps de me retourner pour voir bondir quatre ou cinq chevreuils dans la pénombre du sous bois. Ceux là s'ajoutent à l'observation d'une biche isolée au bas du Canyon des Erges ce matin – jour de chance ! Le retour classique me ramène au point de départ dans la fraîcheur de la forêt.

Carte, documentation et topos